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Intégrer la déprescription à sa vie lorsqu’on a plusieurs maladies chroniques : l’histoire d’Yves

Yves prenait plusieurs médicaments pour gérer ses maladies chroniques. Il a décidé d'entamer une conversation avec son médecin de famille au sujet de la déprescription, afin d'explorer la possibilité de réduire ou d'arrêter certains de ses médicaments.

Nous remercions sincèrement Yves d'avoir généreusement partagé son histoire avec notre réseau.

Yves


Rencontrez Yves, qui a récemment pris sa retraite et qui vit avec des maladies chroniques

Yves a 60 ans et vient de prendre sa retraite. Son médecin découvre avec des prises de sang qu’il a de légers problèmes de thyroïde, qui ne lui causent pour le moment aucun symptôme. Il lui propose de commencer un nouveau médicament. Yves prend déjà beaucoup de médicaments pour son trouble bipolaire, sa maladie de Crohn, ses problèmes aux reins et son arthrite. 

Yves se questionne sur l’ajout d’un nouveau médicament. Il a déjà entendu parler de déprescription. La déprescription, c’est réduire les doses de certains médicaments ou de les arrêter, dans le but de maintenir ou d’améliorer la qualité de vie. Cette expérience lui revient. Yves demande à son médecin de famille : 

  • Est-il vraiment nécessaire de rajouter un nouveau médicament ? 

  • Est-ce que le vieillissement me rend plus sensible aux effets des nombreux médicaments que je prends ?

Le début d'un processus : une conversation avec un professionnel de la santé

Cela est le début d’un échange enrichissant. Ensemble, Yves et son médecin de famille décident qu’il est sécuritaire d’attendre avant de commencer un nouveau médicament pour sa glande thyroïde. Ils choisissent plutôt de diminuer progressivement la dose de son médicament pour le trouble bipolaire, la quétiapine, car celui-ci peut causer des effets secondaires comme la prise de poids, la somnolence, et même dans certains cas rares, une baisse des hormones de la thyroïde. Les effets de cette diminution sont encourageants : la santé mentale d’Yves reste stable, et son apnée du sommeil disparaît. Il se sent plus énergique et peut reprendre le sport. De plus, ses problèmes de thyroïde se corrigent.

Encouragé par ces premières démarches, Yves a décidé de revoir ses autres médicaments avec son médecin de famille et la collaboration d’un pharmacien.

Son objectif ? Vérifier que chaque médicament qu’il prend est encore utile pour sa santé et ne lui cause pas trop d’effets secondaires. Ensemble, ils ont même entamé un second processus de déprescription pour un autre médicament.

Lorsqu'il a été confronté à la possibilité de commencer à prendre un nouveau médicament, Yves a entamé une conversation de déprescription avec son médecin de famille

Ce que Yves a appris au cours de ce processus

Yves sait que ce processus prend du temps. Il avance par étapes avec ses professionnels de la santé. Yves est motivé à intégrer la déprescription dans sa vie pour réduire son risque de souffrir de surcharge de médicaments, c’est-à-dire prendre une combinaison de médicaments qui lui causeraient plus de torts que d’effets bénéfiques. Pour en savoir plus sur la surcharge de médicaments, cliquez ici.

Yves sait aussi qu’il y a des solutions autres que les médicaments qui peuvent aider pour certains problèmes de santé. Par exemple, la psychothérapie et les groupes d’entraide ont aidé Yves à traiter sa maladie bipolaire et la douleur causée par la maladie de Crohn. 

Yves aime rappeler à tous les patients que les médicaments doivent être réévalués tout au long de la vie, d’autant plus que le corps devient plus sensible aux médicaments en vieillissant. Son expérience lui a appris à écouter son corps et à partager ses sensations avec ses professionnels de la santé. Il encourage tous les patients à faire de même et à poser leurs questions à leur médecin(e) ou à leur pharmacien(ne).


L'histoire de chacun(e) est différente. La déprescription doit s'adapter aux objectifs et aux besoins de santé de chaque personne. Pour savoir comment commencer une conversation sur la déprescription avec un(e) professionnel de la santé, cliquez ici.